Avait-elle jamais su que j'en étais irrésistiblement
sensible. Que face à du noir, je perdais inévitablement tous mes moyens. Comment
aurait-elle pu le savoir puisque je la voyais pour la première fois et qu'elle
me rencontrait aussi nouvellement…
J'ai toujours pensé qu'elle avait préparé sa journée dès la
veille sachant qu'en cette journée là et pour quatre heures de temps, elle serait face à un
étranger, un inconnu, qu'elle devra côtoyer deux ans durant. Elle avait dû se
convaincre de l'importance de la première impression qu'elle donnerait à cet
homme dont elle ignorait tout. Elle avait dû se déterminer et fait le pari d'être
diaboliquement angélique.
Ma seigneurie ne fût que servie de saignantes flammes au vue
de ce noir enrobant et moulant. Bien qu'elle fût assise à mon entrée j'avais
tout senti et compris. Le regard si doux de ses yeux aux contours refaits à la
mine de crayon me parlait. Ses cheveux lisses et plaqués qui dégageaient tout
l'éclat de son visage m'envoûtaient. Ses doigts posés délicatement donnant à
voir une manucure de déesse incarnée me caressaient. Oui, tout cela dès
l'entrée, je l'avais perçu et compris, qu'en elle et sur elle, mes vœux prenaient corps,
que mes sentiments trouvaient leur support ainsi que ma nature un tantinet séducteur, matière à s'exprimer.
Depuis lors, je ne l'ai point lâchée. Autant que son ombre,
je la suis partout et je suis de toute part troublé lorsque je revis ce premier
contact qui a sédimenté et cristallisé mon intérêt pour elle me prouvant encore et toujours qu'elles me fascinent
et me domptent toutes…
Tout en noire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire