J'ai vu cette vidéo saisissante et j'en suis encore retourné
tant elle me tort les boyaux. Un artiste à genoux et en larmes implorant le
pardon et s'engageant à ne plus offenser le président en le contestant et suppliant
que son passeport lui soit rendu afin qu'il puisse se déplacer, travailler et
rejoindre ses enfants. Oui cela existe. Oui cela se produit...
Au pays de Manu Dibango !
Il y a donc un homme ou une femme, incarnant la puissance de
l'Etat qui a reçu l'ordre ou tout simplement dans une servitude volontaire, a
pris sur lui non pas de défendre à son niveau la réputation et l'image de la
patrie mais de faire dire au monde entier qu'au pays de cet artiste que les
plus grands admirent et adulent, dont des écoles de musique portent le nom, qui
a tracé des sillons brillamment empruntés par d'autres à l'instar de Richard
Bona, il y a une place en prison ou de la torture morale pour des artistes qui
pensent mal, parlent mal et font mal.
Au pays de Manu Dibango !
Faut-il vraiment se résoudre à l'idée que tout se vaut et plus
rien ne vaut. Faut-il vraiment accepter qu'il n'y a plus de sanctuaire. Faut-il
vraiment se convaincre qu'il n'y a que la valeur du rien qui prime, que l'on
est prêt à assumer l'onction de l'indignité du monde entier en malmenant des
artistes, en les humiliant, en les privant de liberté.
Au pays de Manu Dibango !
Est-il besoin de dire que l'on ne touche pas à un créateur
car il perpétue l'œuvre du divin et qu'un artiste, tout comme un poète, un écrivain,
un sportif, est un auxiliaire de dieu car il agit sur l'âme, il touche l'âme,
il embaume l'âme, il réveille l'âme et qu'il doit donc être respecté et protégé…
Au pays de Manu Dibango !
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