...et des îles !
Rien de la journée ne laissait présager l'éventualité de cette rencontre. Certes, j'étais dans sa zone de "chalandise". Mais depuis le temps, mon inconscient avait intégré la certitude de cette improbabilité.
Hier, ressemblait à une banale journée d'automne comme la saison sait en produire. Le métro était aussi triste et lugubre que dans les boyaux d'un chat. A 18h, sur le quai, le tableau annonçait 3 minutes d'attente pour le prochain passage. La tristesse d'une fin de journée se lisait sur toutes les figures, quand subitement, au fond du couloir…
L'éclat !
Elle avançait du haut de ses longues jambes. Croyez-moi ! Elle dansait sur elle. Elle était au rythme d'une cadence afro. Elle caressait le vent. Elle tutoyait la gaité, la beauté et la joie. Elle me faisait pensée à ces jolies filles Africaines Américaines qui apparaissaient dans les films de Jim Kelly, Jim Brown ou Fred Williamson. C'était du swing. C'était ma fête. Il était 18h03 très exactement !
Alors, me direz-vous !
Elle s'est arrêtée face à moi, surprise de me revoir. Elle m'a fait une bise avec un grand sourire. J'étais content. Elle le voyait. Elle s'en amusait. Croyez-moi vraiment. Elle a vaincu le temps, cette fille. Elle était aussi belle que jamais. Eclatante comme une pleine lune. Il y avait la lumière sur le quai et dans la rame du métro. J'avais le printemps en automne…
Elle est descendue un arrêt après. Gare du nord. Ça a duré une minute pour le temps des hommes mais une éternité à l'échelle des âmes. En se quittant, promesse a été faite…
Souffrez que je la garde pour moi…
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