Roger C. Elobo, Mon Blog

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17 octobre 2010

Un bras ou une épaule


Elle pleurait en silence, la tête collée sur la fenêtre vitrée de la rame du métro. Elle arrosait ses joues de grosses larmes qui arrivaient jusqu'à couler sur son vêtement, laissant des sillons sur son maquillage. Lui faisant face, je n'avais besoin d'aucun lexique émotionnel pour comprendre que sa douleur était profonde et surtout que ce trajet lui semblait interminable et, ces moments de la journée infiniment long...


J'étais dans un embarras indescriptible devant cette fille dont la beauté me perturbait par ailleurs. Oui, elle était belle ! Vous l'avez compris de vous même, je n'en doute pas ! Elle avait une silhouette que je ne peux décrire qu'en faisant un dessin et ce portrait serait encore en deçà de la réalité. Dans une typographie, elle serait classée dans la catégorie des "bombes".


La faiblesse qu'elle étalait là devant moi, malgré elle, lui donnait encore du charme. La situation me questionnait et je m'interrogeais…


Fille, que t'arrive-t-il ?


Elle semblait inconsolable ce jour-là, en fin d'après-midi, dans cette rame à moitié vide. Elle était incontestablement habitée par la peine. Qu'était-ce donc réellement...


Le chagrin ou l'amertume ?


Manifestement, cette inconnue que la providence avait mise sur mon chemin avait épuisé ses forces pour se lâcher ainsi. Elle semblait à bout. Je l'avais compris. Il m'en fallait que très peu pour rentrer dans son champ et m'y investir. J'étais tenté de lui offrir…


Mon bras ou mon épaule !


Certes, soit en soutien, soit en consolation, le lui fallait-il, mais n'aurai-je pas alors abusé d'une faiblesse qui m'aurait généré à peu de frais, une rente à vie de reconnaissance et de jouissance ?


Je la fixais avec tendresse et convoitise. Elle le sentit peut-être. Elle leva la tête vers moi. Je lui fis un sourire. Elle me le rendit en se fondant en excuse : "je suis désolée". Je vous en prie lui dis-je. Puissent ces larmes être les dernières. Lui ajoutai-je alors que j'avançais vers la sortie. Merci, mima-t-elle du bout des lèvres. Le train siffla. Elle se retourna vers moi désormais sur le quai…


Je lui fis signe de la main en guise d'au revoir. Elle haussa les épaules en guise d'impuissance.

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