Roger C. Elobo, Mon Blog

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23 décembre 2010

Muntu


Le garçon du village


Muntu, a ses coutumes sur le sentier qui mène aux champs des femmes du village. Comme à son habitude, après le zénith, il livre son dos nu aux rayons du soleil qui traversent les feuillages. Sa peau sèche et boucanée en a vu sous ce soleil des climats des pays tropicaux. Ce dos n'a pas que résisté aux intempéries. Les violences policières, les brutalités gratuites, les accidents de la vie et bien d'autres encore y ont laissé trace.


Muntu aime à s'asseoir sur un tronc de palmier mort qui s'offre aux chenilles, aux fourmis gendarmes et aux petites bêtes. Muntu a l'air ailleurs. Il ne peut être qu'ailleurs. Parce que Muntu a toujours été et est toujours…


Ailleurs !


Parce qu'il n'a rien, Muntu ne demande rien. Il ne convoite rien. Parce qu'il manque de tout, Muntu veut tout. Muntu est un tout et Muntu aime tout. Et dans tout, Muntu ne préfère rien. Le rien est en fait ce qu'il préfère. Au village, Muntu est une énigme et il intrigue. C'est un philosophe…


Généreux !


Muntu est toujours là. Dans le besoin, nul ne pense à lui. Mais c'est lui qui est là. Il assiste les familles en malheur. Il accompagne les morts. Il pleure les morts plus que la famille du défunt. Quand Muntu donne, il donne tout. Quand Muntu se donne, c'est entièrement. Il n'a rien, mais il sait partager. Muntu a un atout, son temps. Muntu est un atout au village. Muntu est entier. Muntu est total. Muntu est unique.


Muntu c'est l'homme quoi !

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