…par ricochet !
Je ne connais la Tunisie que dans ses yeux. Je ne sens de la
Tunisie que par ses sens. Je ne vis de la Tunisie que par son vécu. Je ne rêve
de la Tunisie que dans son corps. Je ne savoure la Tunisie que par sa langue,
lorsqu'elle m'en parle comme par exemple : "asslama" pour me dire bonjour ; "marhba", bienvenue ; "chokran",
merci. Elle n'aime pas me dire "bisslama",
aurevoir et préfère "illa illica",
bientôt. Singulièrement j'adore lorsqu'elle me dit "tissbah alla khir" pour me dire avec toute sa tendresse et sa
douceur…
…bonne nuit. !
Sa sensibilité est forte et par effet de capillarité, du
fait de notre fusion sensorielle, elle me la transmet. Avant hier, elle a
pleuré sur sa Tunisie toute la nuit, et moi aussi. Elle a tant été meurtrie par
le drame qui la secoue ces derniers jours que j'en suis brisé. Toute la journée
et tard dans la nuit, je l'ai vue accrocher à son mur virtuel dans le célèbre
réseau social, émue, en rage, en colère, épuisée, en furie et choquée par la
puissance de son impuissance…
…et moi aussi !
Ô belle terre, matrie de ma belle, pourquoi délaisses-tu les
effluves du jasmin pour humer les saveurs aigres de l'obscurantisme. Ta révolution
si belle se meure. De mon équateur, j'ai entendu la clameur de ta jeunesse
portée par les vents marins de la méditerranée et j'ai pris courage pour
vaincre le potentat qui s'accroche au pouvoir et bouche tout horizon sur mon
lopin de terre triangulaire. Reprends toi, Tunisie, et tient avec dignité
l'étendard qui nous sert à tous, par ses temps, de fard. De grâce, assèche les yeux
de ma muse au risque d'inonder mon cœur de sa pluie de larmes.
C'est une supplique. Longue vie à toi, "aïtchik"…
1 commentaire:
MAGNIFIQUE !
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