Roger C. Elobo, Mon Blog

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26 mai 2019

Notre langue nationale officielle, le duala,


Cette belle langue qui s'appelle en réalité "ewèlè" est et doit être la langue nationale officielle du Cameroun au côté des deux langues étrangères d'adoption que sont le français et l'anglais. Ce choix s'impose naturellement et avec enthousiasme. Il n'est donc point besoin de se perdre en conjecture avec des débats sans fin pour justifier cette distinction sympathique parmi toutes les langues qui existent au Cameroun et il y en a de langues, car tout est pour elle…

Le duala !

Je défends ce choix alors qu'il ne s'agit pas de ma langue maternelle. Je milite pour cette option moi le pur fils éton que je suis, moi le descendant éton des profondeurs, moi l'homme éton de la forêt dense, des légumes sans sel, des mets d'arachide, des tam-tams et des rythmes bikutsi. Moi, le typique et authentique éton, je dis que la nation camerounaise à sa langue nationale…

Le duala !

Il ne faudra pas une génération pour qu'elle soit notre langue commune et notre langue de partage et d'échange. Il a fallu très peu de temps pour que le Rwanda passe du français à l'anglais. Il suffit de décider. Il nous suffit de le comprendre et de l'accepter. Il suffit de commencer à apprendre et à enseigner…

Le duala !

Le Cameroun a commencé à Duala sur les bords du fleuve Wouri et en langue duala. La nation camerounaise est née du duala. Sa gestation a été faite en duala. L'âme de notre essence est en duala. Il nous faut fièrement et joyeuse adopter notre langue...

Le duala !

Apprenons à compter ewö, bebä, bélalo, bénéi, bétanu, mutobä, sàmba, lombi, dibuà döm. Repérons ensemble nos points cardinaux Jedu, Mbengué, Pongo, Mikondo Citons nos mois de l'année Môdi, Ngondè, Soè, Dibabà, Emiasèlè, Esopêsopè, Madibèdibè, Dingindi, Nètèki, Tinini, Elaè. Bref parlons ensemble notre langue…

Le duala !

Mettons-nous dedans et dessus sans complexe ni rivalité de façon ludique, déterminée et désintéressée. Exprimons-nous fièrement avec nos mots. S'il venait à nous en manquer pour traduire nos pensées ou développer des concepts scientifiques nous en créerons de nouveaux. Faisons-en notre ambition commune. Nous avons notre langue…

Le duala !

5 commentaires:

Isis a dit…

wiyè ni!
Monguèlè mongø nde i tenguènè. 👏🏾👏🏾
Di ben bwam na, o ekombwa su, di topè Duala. Bwambo mwa kamerun!

Solange a dit…

Il faut tjrs une exception pour confimer une règle.. le cameroun a tjrs bien fonctionné avec son arc-en-ciel de langues . A savoir certains pays ou il y a une langue nationale n a pas empêché les guerres et les haines tribales(congo....j en passe...) . Parles ton douala coe tu le fais depuis tjrs. Si tu veux même, mets toi au lingala. Mais de grâce nous autres n avons pas besoin d une autre langue nationale pour exister. J aime le douala j affectionne le bassa je titille le bamileke Mais j adore le beti....😘

Unknown a dit…

Ça ne sera pas une partie de plaisir mon cher. À supposer que l'idee prenne.Il n'ya qu'à lire le commentaire précédent. Les français sachant très bien que la langue est le facteur/socle de l'unité nationale se sont attelés dès 1920 à déconstruire ce que les allemands avaient commencé a mettre en place : faire du duala la langue nationale du Kamerun.Le régime en place n'a fait que consolider cette déconstruction qui consiste à...diviser pour mieux régner. Sincèrement,pour que cela se fasse, il nous faut nous armer d'un légendaire dépassement de soi et de solides instruments intellectuels pour transcender l'espèce de repli identitaire qui caractérise le cameroun d'aujourd'hui.

D. O. a dit…

Roger
Je la trouve discutable ta proposition, au regard des réalités linguistiques du Cameroun.

En effet, les deux langues majoritaires qui couvrent les plus grandes étendues géographiques de notre pays sont : la langue pahouine et ses diverses déclinaisons (Fang-Beti-Boulou-Maka) parlée majoritairement dans la régions du Centre, du Sud et une partie de l'Est, avec des prolongements au nord du Gabon, en Guinée Équatoriale continentale et au nord du Congo ; le Foufoulde, parlé dans les trois régions septentrionales. On pourrait ajouter l'aire géographique "grass field" (Régions de l'ouest et du Nord ouest), sans réelle unité linguistique, mais dont la langue de communication est le pidgin ; le groupe linguistique sawa, qui couvre une partie des régions du Littoral et du Sud-ouest.
Il serait donc difficile, dans de telles conditions, de demander aux deux groupes linguistiques majoritaires de s'aligner derrière la langue Douala.

En revanche, il est possible de rattacher les locuteurs sawa aux langues pahouines, au regard de leurs racines linguistiques communes. Les mots duala que tu as cités confirment cette proximité linguistique, tout comme les mots bassa.

Le débat reste donc ouvert...sur un éventuel bilinguisme pahouin/foufoulde. Reste toutefois l'hypothèque grass field ...

Samé a dit…

Mon cher Roger, j'ai lu ta proposition. Dans un Cameroun tribalistiquement organisé, une telle proposition faite de bonne foi ne rencontrera nullement une majorité d'idées. Elle sera combattue avec une violence inouïe.
Si tu parlais de langue régionale peut être. Le peul te dira que de l'Adamoua à l'extrême nord tout le monde ou presque parle poular. De surcroît c'est une langue parlée au Nigeria, au Niger, au Mali, Sénégal et en Guinée.
Au niveau régional, à l'ouest le bafang ne comprend pas baham, ce dernier ne comprend pas Bagante ou Mbouda et ainsi de suite. Si le Douala peut se parler dans le Sud Ouest et une partie de Kribi sans aucune acrimonie, dis toi que le souverainisme tribal qui est l'épicentre actuel de notre pratique politique est un frein pour l'éclosion de notre Etat-Nation.