Roger C. Elobo, Mon Blog

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27 mai 2020

Dons du président, mais comment ça ?!!!


Que le président de la république soit un homme généreux cela ne doit pas faire de doute dans son entourage. La fonction redistributrice est inhérente à tout statut social en Afrique et à fortiori pour un président de la république. Que notre président soit humaniste cela doit être vrai au regard de ses écoles de pensée d'appartenance...

Mais cela suffit à faire qualifier de don du président des sommes débloquées pour les populations soit à la suite d'une catastrophe soit dans le cadre de la lutte contre une pandémie comme celle du Covid 19 ?.

Non,  non et non !

Il faut cesser de parler de don du chef de l'Etat. Un chef de l'État ne fait pas de don avec l'argent public. L'argent public est géré selon une loi de finances votée par le parlement. L'argent public n'est pas l'argent du président, Il ne peut pas en disposer à sa guise.

Mais alors ?

S'il y a un don, il émane de la personne privée Paul Biya. Il le ferait en prenant l'argent de sa famille. Ce faisant, son épouse, sauf s'ils sont mariés en régime de biens séparés peut s'opposer à une donation sans son consentement. De même ses enfants seraient en droit de s'opposer qu'une telle spoliation soit opérée sur le patrimoine des parents et donc sur leur héritage. A l'évidence, un don de Paul Biya serait un don de la famille Paul Biya.

Mais est-ce le cas ici ?

Dire que le président fait un don en multiple du milliard questionne. Le président de la république est-il à mesure de décaisser de sa cagnotte personnelle tant de milliards sans se ruiner ? Le trésor public n'est il pas en droit d'investiguer sur la traçabilité de telles sommes généreuses données aux populations. Et sur le plan légal ou éthique, cela ne peut il pas s'assimiler à du clientélisme ?

Ainsi donc...

A vouloir donner une dimension dithyrambique aux actions du président Paul Biya, ses courtisans, aveuglés par un culte de la personnalité, plongent dans l'indécence au risque de compromettre la portée réelle des actes du chef de l'Etat.

C'est une Haute interpellation !

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