Des larmes pour une source qui tarit

Et, il en pleure !...

Elle a dit avoir changé de vie. Puis, elle est partie. Elle a fait un jour, puis deux, puis des jours et encore des jours, sans revenir, sans rien dire et même sans faire un signe, ni un bruit, ne laissant comme son que le claquement de la porte derrière elle.

Et, il en pleure !...

Non, reste ! Lui avait-il dit désespéramment. Puis, il l'a attendue, encore et encore et même toujours sans perdre espoir qu'elle reviendra. Et d'attente, il en a consommé et épuisé les feuillets. D'yeux, il n'en a que rivés sur cette porte close qu'il aimerait voir s'ouvrir enfin et briser ce silence qui l'accable. Cette solitude qui l'étouffe. Ce vide qui l'engloutit.

Et, il en pleure !…

Jamais de leur vécu, il n'avait envisagé une telle rupture. Jamais, le scénario de cette fin n'avait pénétré son champ des possibles. Jamais, il  n'avait pensé qu'il puisse ainsi porter le chagrin de son fait tant il l'aimait, tant elle le chérissait.

Et il en pleure !...

Pour lui, elle ne peut pas changer de vie au point qu'à ses yeux, rien de lui ne compte désormais. Il ne peut pas croire, qu'en elle, la source de sa bonne humeur, de son altruisme, de son altérité, de son allant pour lui soit aujourd'hui en train de tarir.

Et, il en pleure à inonder son intérieur.