Roger C. Elobo, Mon Blog

Espace d'Analyse, de Critique, d'Humeur, ...de Vie

5 juillet 2011

De l'échec programmé du plan sauvetage européen pour la Grèce à la leçon


... aux complexes Africains !

L'euphorie des médias était à son comble au soir du 10 mai 2010. La Grèce était sauvée. L'Europe était sur pied. La grandeur des politiques était célébrait. Leur génie était loué.  La bourse n'était pas du reste. De l'ouverture à la fermeture, les marchés montaient.

Patatras !

Quelques mois après, la Grèce est au bord du précipice. Les révoltes sociales montent. L'instabilité politique s'installe. Sans surprise, plus que jamais, la crise est là, bien là, grave et profonde comme il fallait s'y attendre, car le ver était dans le fruit.

La parade imaginée…  

Se voulait comme un bouclier contre la spéculation sur l'euro. Le fameux plan dit alors de sauvetage de la Grèce était constitué d'une enveloppe de 750 milliards d'euros alimentée par la commission européenne, le Fonds Monétaire International et un Fonds de garantie de droit privé créé par les 16 pays de la zone euro. Ces entités contribuaient à hauteur respective de 60 milliards d'euros, 250 milliards d'euros et 440 milliards d'euros. A cela s'ajoutait une disposition accordant aux banques centrales le droit de racheter les dettes des autres pays.

La contrepartie

Pour disposer des fonds ainsi collectés, la Grèce se devait d'adopter une politique de rigueur devant conduire, à court terme, à la diminution de son déficit budgétaire. Celui-ci devait être ramené à des niveaux compatibles avec l'orthodoxie des traités européens. Et, au final, il serait mis un frein à la spéculation sur de l'euro.

Les vices pas cachés

Les limites du plan étaient aussi visibles que le nez sur la figure. Des trois conditions simultanées requises pour optimiser un plan d'ajustement budgétaire, aucune n'était satisfaite. En effet, la détente des taux d'intérêt permettant de gagner en stimulation monétaire ce qui est perdu en rigueur budgétaire était handicapée par leur niveau quasi nul ; la dévaluation devant stimuler les exportations pour compenser les baisses de la demande intérieure du fait la rigueur budgétaire était impossible du fait que les échanges des pays de l'Union Européenne sont essentiellement intra zone, dans une monnaie, l'euro, dont la parité est fixe et enfin, l'environnement de croissance nécessaire pour booster les exportations grecques était marqué par une récession généralisée à l'exceptionnelle prospérité de l'Allemagne.

La leçon pour l'Afrique

De cet échec patent et du risque d'explosion de la zone euro (que j'expliquerai dans un prochain post), on est en droit de douter de la pertinence de ces experts quant à nous proposer des solutions pour nous et surtout, de s'indigner du complexe que les autorités africaines développent au détriment des nationaux en matière d'expertise. Un demi-siècle après les indépendances il est temps de nous faire confiance.

Nos défis sont les nôtres. 

3 commentaires:

A. S. T. a dit…

Bonjour Roger,

Merci pour cette critique, mais il me semble que si les états (en cause) dont les dirigeants ne se donnent pas tous les moyens efficients pour rentabiliser les
investissements qui sont d'ailleurs financés par les aides (crédits) ou avances de trésorerie, il va de soi que que ces dettes auront plutôt un effet "MASSUE" sur la
rentabilité globale. La rentabilité globale étant composée de la rentabilité économique et du levier, il faut mettre les efforts maximum sur l'activité économique de sorte que
la rentabilité économique soit supérieure au taux d'intérêts, sinon pas de remboursements possibles des dettes. C'est le cas hélas! des pays Africains qui confusément
utilisent le terme aides et emprunts, je suis désolé ce sont des crédits et ont vocation à être remboursés. Avec toute cette corruption qui entrave la création de richesse,
on ne peut pas suivre. Il y va même de la structuration de ces économies (procédures non actualisées depuis les indépendances, retards dans l'utilisation des TIC et leur
sécurité ...)
Hélas la Grèce, pas suffisamment structurée(corruption) d'une part à l'image de ses voisins Allemagne, France ... et d'autre part avec une économie basée sur la
production d'huile d'olive et le tourisme ... On dirait un moteur de 2cv monté sur une voiture qui pèse 10 tonnes, ne peut pas s'en sortir. Le niveau de compétition reste
très élevé.
Il est temps que les pays africains se mettre SERIEUSEMENT au travail au lieu de s'amuser comme ils le font. Je rentre du pays et suis désagréablement surpris de
constater qu'il n' y a aucune évolution structurante. Nos supposées Grandes Villes.

Bien amicalement.

Anonyme a dit…

le theatre Grecque achevé repose sur le respect de trois contraintes
essentielles à savoir l'unité de temps, l'unité d'action et l'unité de lieu.
A l'analyse on peut observer que la situation èconomique est l'expression du decalage temporel
dans le cadre de la mise en oeuvre des critères clairement definies à
l'occasion de l'adoption de la monnaie unique L'EURO. De ce point de vue la Grece se devait d'engager un train de reformes necessaires à la mise à niveau de
son économie et susceptibles de conduire à la reduction de ses deficits budgetaires.

A l'origine la Grece n'a pas respecté l'unité de temps dans la mise en oeuvre des reformes édictées par L'Europe En repoussant sans cesse le début des reformes, elle a violé une des règles fondamentales de son theatre classique l'unité de temps.
Cette situation invalide de fait
l'appartenance de ce pays à la zone Euro. L'etat Grec est entré par effraction dans un espace
monetaire et economique auquel il n'était pas eligible.

Toute action assise sur la tricherie initiale implique en l'occurrence une dissimulation permanente pour demeurer dans le
jeu institutionnel europeen.

Mais cette situation met egalement en evidence l'incompetence et la complaisance
de l'arbitre ou des arbirtres gardiens et garant de la regularité du jeu et surtout de sa credibilité.

Cependant force est de constater que l'arbitre n'a pas fait son "job" en laissant prosperer pendant
longtemps la publication et la validation des comptes mensongers
d'une economie marquée par d'enormes déficits et une corruption generaliseé.

Nous pouvons donc conclure en soutenant que L'europe et les institutions financières devraient
faire montre d'impartialité en imposant à la Grèce le même traitement de choc prescrit aux pays Africains pendant quatre decennies il s'agira entre autres

de devaluer la monnaie, de relever le niveau general des prelèvements, d'augmenter la pression fiscale et d'elargir l'assiette, de baisser les salaires; de degraisser la fonction publique, de desengager
l'etat dans les secteurs de production en conduisant des privatisations massives , de geler
les recrutements e.t.c

Si la potion ci-dessus decrite n'est pas appliquee à la Grèce, alors les africains devraient en tirer toutes les leçons.

Anonyme a dit…

je sollicite à nouveau l'indulgence
des lecteurs qui ont eu certainement
l'opportunité de relever le caractère
partiel de notre propos relatif à la
"tragédie Grecque".
En effet il n'a echappé à personne
que notre analyse tendait à montrer que la crise dans laquelle la grèce se trouve ses origines dans le non respect des principes
du theatre Grec à savoir l'unité de
temps, l'unité d'action et l'unité de lieu.

Après avoir amorcé notre première reflexion sous l'angle temporel il devenait egalement necessaire de montrer clairement
les positions divergentes des pays
de la zone EUro relatives aux actions solidaire à mener pour permettre à ce pays de continuer à
honorer ses principaux engagements financiers.
En effet la question est de savoir
repondre aux interrogations ci-après

qui va payer ?
A quelle proportion?
Pendant combien de temps?
Faut-il maintenir la Grèce dans
la zone euro ?

Il me semble que l'europe ne parle
pas d'une même voix.
On peut donc affirmer en guise de conclusion que l'orthodoxie theatrale relative à l'unité d'action menace de compromettre de manière durable l'achèvement du "theatre grec".Autrement dit la crise Grecque est susceptible de se prolonger de manière durable et à l'image de la longue crise qui
affecte les économies Africaines depuis près de trente ans.
Dans ce contexte l'elan de solidarité de l'Europe permettra-t-il de sauver le theatre Grec?