Roger C. Elobo, Mon Blog

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14 mai 2010

Deux larmes

Ai-je dit ou plutôt écrit sur son mur alors qu'elle demandait "combien faut-il de larmes pour noyer un chagrin d'amour" ?


Quelques instants plus tard, elle m'a repris en ces mots :


"Pourquoi seulement 2 larmes, pour noyer un chagrin d'amour?
Avec le cœur au bord des larmes, je n'ai pas pu les compter.
Et mes yeux bleus sont maintenant délavés.
Si vous avez une solution, je veux bien la lire ou l'écouter,
Car mon âme saigne et mon cœur s'est brisé".


Elle n'avait pas à dire plus. J'avais là devant mes yeux et mes sens, la mesure d'une turbulence qu'aucune loi physique ne pouvait cerner et maîtriser. Il y va ainsi de ce muscle qui manque d'os pour être solide : le cœur !


Toutefois, je réitère qu'il en faut deux larmes seulement.


Parce que j'estime qu'il en faut juste une pour chaque œil. Parce que celui qui te brise le cœur ne mérite pas de voir tes yeux se délaver. Parce qu'à celui-là, je dénie le privilège de blesser ton âme et te plonger dans le chagrin. Parce que tes larmes sont le prix du bonheur que l'on te donne et non de celui qui s'échappe. Parce tes larmes creuseraient des sillons sur tes charmes.


Car au bout du petit chemin, celui que seule la providence sait ouvrir devant soi, juste là, un être attend pour reconstruire le puzzle de ton cœur et de ton âme. Un être qui n'aura de cesse que de valoriser tes qualités et relativiser tes manquements. Un être qui te donnera le goût du présent et te fera enfin croire aux certitudes du futur. Un être pour qui tu seras une singularité.


Alors, pour tout autre individu, rien que deux larmes. Absolument !


1 commentaire:

karin a dit…

Une réponse à votre joli texte. Merci.

« Il y a des mots qui pleurent et des larmes qui parlent. »
Abraham Cowley,

Je la comprends si bien cette citation. C’est comme si elle était faite pour moi, et pour tous ceux, qui se sentent un jour ou l’autre, entrainés vers le fond, par cette indicible force, celle là même, qui en pousse, certains à se flinguer ; « mais tu ne m’auras pas moi », me dis-je en mon for intérieur.
Je rebondirai, comme j’ai l’habitude de le faire ; même s’il y a des jours pires que d’autres, où l’on se demande pourquoi et à quoi ça sert de vivre, si c’est pour toujours souffrir ?
Ne plus aimer ; ne plus jamais aimer.
S’enfermer dans son monde. Fermer les portes de sa bulle.
Ériger un mur, pour ne plus respirer l’oxygène des gens heureux, des amoureux ; ils pourraient me contaminer, corrompre mon univers.

Par pudeur de sentiments, on n’ose avouer, que l’on aime, par amitié, par amour, mais lorsque l’Autre disparaît, il est trop tard, pour le dire.
A qui la faute ? Au temps qui passe ?
On avait toujours quelque chose de mieux à faire, à voir.
Il y a des gens, qui n’en sont plus, qui étaient à mes yeux plus que cela, à qui je n’ai, soit pas eu le temps de leur dire au revoir, soit pas oser leur dire « je t’aime».
Parfois, ce n’est ni l’envie, ni le moment ; et c’est justement à cet instant, que nos actes seront le plus regrettés, par la suite.
Je ne sais pas parler d’avenir, peut être parce que j’en ai peur, c’est peut être pour cela, que le passé m’attirait car je le connaissais et je m’y complaisais.
Je vis au jour le jour car j’y obligée, mais seule, à quoi me raccrocher ?

J’ai mal ; j’ai le cœur qui saigne ; comme s’il tombait en morceaux ; des morceaux d’amour, des morceaux de lui ; de nous.

L’envie de se pendre tellement on aime, ne devrait pas exister.

L’amour, ça fait mal à en crever, et c’est ça qui me fait tenir dans cette vie de merde.

Et il absent, comme s’il percevait inconsciemment, cet état de dépendance.
Je le comprends si bien ; ça fait peur les gens qui vont mal.

Ça nous renvoie à notre triste réalité, à notre propre image.
Le miroir d’une vie sans l’autre.
Oui, j’ai peur de le perdre comme j’ai peur de me perdre.
Tellement je l’aime. Tellement…
Je ne sais plus.
C’est égoïste l’amour.
C’est froid le doute.


C’est quoi au juste aimer ?
Tendresse, compréhension, écoute, complicité, c’est un tout, je crois.

« Le cœur n'a jamais de rides. Il n'a que des cicatrices. » Francis Carco

Je l’aime pour ce qu'il est et non pas pour quelqu’un à qui il pourrait me faire penser ; mais, comme, j’ai souffert et que je ne veux plus pleurer même si je l’aime, du plus simplement que je puisse l’écrire ; les portes de mon cœur se ferment au fur et à mesure, à force de temps et d’usure, de pleurs et d’angoisse, de manque de tendresse, d’écoute, de compréhension et de complicité.

Lorsque j’ai débuté cet essai c’était pour lui dire combien je l’aimais, désormais, j’en écris la fin, en m’apercevant, que cet amour est à sens unique, et la première personne qu'il aime, c’est lui.